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Bienvenue à Zyrconia
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1 février 2017

Chapitre Huitième ~ La Cité du Passé (Quatrième Partie)

chapitre8-2
(Quatrième Partie)

« Plus la science accroît le cercle de ses connaissances et plus grandit autour le cercle d'ombre... »

 

… Il y a très, très longtemps, deux familles qui se faisaient une guerre sans merci. A cette époque, la science et le savoir anciens n'étaient pas encore totalement perdus. L'une de ces familles, la maison Cendryvoire, se battait pour conserver intacts cette science et ce savoir ; l'autre, la maison Magnazurant, faisait au contraire tout ce qu'elle pouvait pour les détruire. Ils avaient rassemblé autour d'eux des fidèles qui croyaient en leurs convictions respectives. Ils en firent les premières armées de l'Histoire de Zyrconia, et les lancèrent l'une contre l'autre. Encore une belle preuve de la sagesse des hommes... Je ne sais plus exactement combien de temps elle dura...
— Plus de quatre-cents-cinquante ans environ, la reprit Obsidien. Et à son terme, la maison Magnazurant l'emporta. Elle soumit les Cendryvoire avec lesquels elle accepta une trêve, à condition que ceux-ci jurent de ne jamais nuire à leur maison. Les Cendryvoire jurèrent et la guerre prit fin. Les Cendryvoire avaient conservé, malgré leur défaite, la source de connaissance qu'ils avaient réussi à sauver. Personne ne sait en quoi elle pouvait bien consister ; beaucoup disent qu'il s'agissait de livres très anciens écrits dans une langue inconnue, mais je ne pense pas que cela soit quelque chose d'aussi simple. Je pense que cela ne devait pas ressembler à quoi que ce soit de connu, bien que de nombreuses spéculations aient circulé depuis.
— Et toi, que penses-tu que c'était ? demanda Krysos, interrompant le récit.
— Aucune idée, et personne ne l'a raconté... Certains disent que ce sont des tablettes gravées avec des méthodes absolument stupéfiantes, d'autres parlent d'une multitude de parchemins...
— En tout cas, ce savoir surnaturel, quelle que soit son origine, leur fut d'une grande utilité, continua Agata. Lorsqu'ils se retrouvèrent plus libres de leurs mouvements, les Cendryvoire, soucieux de conserver leur mode de vie et leurs traditions, décidèrent d'ériger une grande cité au bord de la mer, pas loin d'AguaMarina - mais je ne sais pas si notre village existait déjà à l'époque -, une cité que personne n'avait encore imaginée, une cité extraordinaire inspirée des villes du passé, que tout le monde a oublié. Un endroit où la science et la nature se côtoieraient sans obstacle, où la bonté et la justice seraient l'apanage de tous, où la misère et le malheur seraient bannis, contrairement au reste du monde où ces maux se propageaient sous le règne des Magnazurant.
— Comme si c'était étonnant..., commenta Amber. Bref, il s'écoula beaucoup d'années avant que la cité ne sorte de terre. Normalement, l'érection d'une telle métropole aurait dû coûter du sang et des larmes, mais pas celle-ci ; nul ne sut comment les bâtisseurs, les ingénieurs et les artisans de toutes sortes s'y prirent pour construire un tel endroit avec tant de facilité. Les légendes soupçonnent que c'est grâce à leurs connaissances anciennes qu'ils y parvinrent. Les tours, aussi hautes que des montagnes, n'étaient pas faites de pierre, mais d'un matériau si lisse et si résistant qu'il ne s'érodait jamais ; les rues étaient pavées de marbre blanc et elles étaient éclairées la nuit par des lampes qui brillaient sans aucune flamme ; les habitants ne se déplaçaient pas à cheval ou dans des véhicules tirés par des animaux, mais dans des engins incroyables sans roues qui se déplaçaient au-dessus du sol, tu imagines, Krys ? Les bâtiments, aux délicates formes courbes ou sphériques, étaient tous recouverts de lumières clignotantes multicolores qui enchantaient les yeux à la nuit tombée. La végétation abondait dans des parcs tranquilles et des fontaines cascadaient dans les allées...

Les yeux d'Amber brillaient pendant qu'elle énumérait toutes ces merveilles. On pouvait aisément deviner que ces images fantastiques avaient bercé son enfance. Elle continua :

Tous les habitants vivaient sur un pied d'égalité ; ils disposaient d'une médecine de pointe et de tribunaux révolutionnaires. L'argent n'existait pas, remplacé par le troc ou l'échange par le travail - tout comme dans les villages élémentaires, il me semble. D'immenses académies et observatoires formaient en permanence des jeunes gens au savoir de la cité. La criminalité était quasi-inexistante et personne ne mourrait de faim ou de froid dans les murs de cette ville parfaite. Ne lève pas les yeux au ciel comme ça, Beryl, je ne fais que rapporter ce qu'on m'a raconté !
— Cette perfection avait un prix cependant, intervint Agata. Peu de personnes encore vivantes ont vu ces choses de leurs yeux, car les étrangers étaient peu acceptés à Phenascyth. Les dirigeants de la cité, des membres de la famille Cendryvoire mais aussi des représentants élus par le peuple, pensaient que pour maintenir la paix et un bas taux de criminalité dans leurs murs et conserver leur culture et leurs traditions intactes, les mouvements des étrangers devaient être limités. C'est le même système qu'ont adopté les villages élémentaires. Si un étranger voulait s'installer à Phenascyth, il avait tellement de formalités et d'épreuves à subir qu'il se décourageait le plus souvent. Et pourtant, cette cité attirait tous les regards. Les Magnazurant, jaloux de tant de splendeur, décidèrent à leur tour de fonder une cité qu'ils espéraient rendre bien plus belle et majestueuse que Phenascyth. SolaPiair - qui fut nommée ainsi dans le but de tourner LunaPiair en dérision, à ce qu'on dit, maudits soient-ils - vit le jour, grâce au peuple qui fut pendant un temps réduit en esclavage pour satisfaire la mégalomanie de ses nouveaux maîtres. SolaPiair, elle, ne fut pas construite sans peine. De nombreuses personnes moururent pour la faire naître. Mais elle fut loin d'égaler son aînée.
— Je suppose que l'Empire n'a pas dû apprécier cette provocation ouverte ? insinua Krysos.
— Ce n'était pas de la provocation, Krys, répondit Obsidien. Les Phenasciens avaient un réel désir de créer un endroit où ils seraient libres, un endroit où les valeurs anciennes resteraient vivaces. Il fallait à cet idéal un écrin d'envergure. Les deux cités vécurent côte à côte pendant des siècles, se regardant du haut de leurs tours qui rivalisaient. Les habitants de Phenascyth ont dû assister, impuissants, à la tyrannie des Magnazurant, insatiables de pouvoir et de richesses. Mais jamais ils ne s'attaquèrent à Phenascyth : la cité les impressionnait beaucoup trop, et une sombre superstition lui était attachée. On disait que Phenascyth était protégée par des esprits coléreux, enfermés dans une prison céleste, qui se libéreraient si qui que ce soit tentait de s'en prendre à la cité parfaite. Aussi, pendant deux milles huit cents ans, personne n'osa s'attaquer à sa majesté silencieuse et impénétrable…

Amber l'interrompit en s'écriant :

Jusqu'à il y a huit ans ! Diaman, qui venait juste de prendre le pouvoir, entendit la dernière prophétie de l'oracle. Fou de rage, et terrifié malgré son obsession à faire croire qu'il ne prêtait pas foi à ce qu‘il appelle des sottises, il s'est mis à voir des ennemis partout. Il raconta à ses officiers que des espions lui avaient rapportés que les Phenasciens préparaient un coup d'état, une guerre totale afin de prendre le pouvoir, et que les ingénieurs phenasciens avaient mis au point des armes de destruction dans ce but. Diaman jalousait la puissance tranquille et la technologie de Phenascyth, et c'était cela qu'il voulait s'approprier. Grâce à son Don - qui lui donne un charisme formidable -, il ne fut pas long à convaincre ses conseillers d'attaquer la cité. Phenascyth était une ville pacifique car elle ne craignait personne. Elle ne disposait pas d'armes ni d'armée, bien qu'elle ait eu à sa disposition tous les moyens nécessaires pour s'en fabriquer. Le jour dit, l'armée entière de l'Empereur se tint devant les murs de Phenascyth, attendant que surgissent les fameuses cohortes phenasciennes armées jusqu'aux dents ; mais rien ne se passa et les soldats commencèrent à se rendre compte que leur souverain leur avait peut-être menti… ce qui ne les empêcha pas malgré tout de mettre la cité à sac, les imbéciles... Tous les bâtiments destructibles furent abattus, en commençant par les portes géantes qui furent dégondées puisqu'on arrivait pas à les percer. Une fois dans la place, les soldats impériaux firent un carnage. Aucun guerrier, aucun soldat, aucune machine de guerre ne vint leur tenir tête. Mais les Phenasciens, à ce qu'on dit, ne crièrent pas grâce et tombèrent avec dignité. Les membres de la famille Cendryvoire furent tués dans leur propre château, alors qu'ils tentaient de disperser leur peuple en ouvrant ici et là des passages secrets qui conduisaient sous terre. Mais leur bravoure ne fut que modestement récompensée : très peu de Phenasciens survécurent à ce massacre, et aujourd'hui on ignore où ils se trouvent. Peut-être vivent-ils sous terre ?… Qu'est-ce qu'il y a, Agata ?
— Cela reste peu probable, Amber..., commenta la prêtresse de l'eau.
— Et pourquoi pas ? Les galeries souterraines dont regorgent Zyrconia sont loin d'avoir été toutes explorées.

A cette simple idée, la jeune fille frissonna.

Je me souviens que Beryl et moi nous nous sommes arrêtés dans une grotte, près de Krysopras. Ses parois étaient couvertes de gravures... Tu te souviens, Beryl ? Le muet acquiesça. Vous pensez que cela pourrait être les Phenasciens ?
— Qui sait ? Je ne repousse pas tout à fait cette théorie, conclut Obsidien. Cependant, c'étaient la technologie et la science de Phenascyth que Diaman était venu chercher, ce qu'il put advenir des éventuels Phenasciens survivants, il s'en moquait. Cette technologie et cette science que les Magnazurant avaient convoitées depuis si longtemps... On ne sait pas pour quels desseins ils voulaient les employer, ni s'ils trouvèrent quoi que ce soit, mais… Eh ! Attendez un peu !…

 

http://gemminy0.wixsite.com/gemminy/lexique

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