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Bienvenue à Zyrconia
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5 février 2017

Chapitre Neuvième ~ Le Soleil de Zyrconia (Première Partie)

chapitre9-2
(Première Partie)

« Le même soleil fait fondre la cire et sécher l'argile... »

 

Posée sur l'écrin verdoyant d'une plaine venteuse, cernée d'un côté par la forêt et de l'autre par la mer, la capitale de Zyrconia brillait de mille feux, comme une couronne d'or et d'argent sertie de pierres multicolores dans le soleil du matin. De forme vaguement ovoïde, des remparts peu élevés la ceignaient, traversés par le fleuve Dyaspor du nord au sud. Des tours de toutes tailles hérissaient la ville ; petites et minces à la périphérie, elles devenaient plus massives et hautes au centre. Et au milieu d'elles, comme un mastodonte tranquillement endormi, trônait le palais impérial des Magnazurant, tout en pierre rouge.

Les Gardiens des Gemmes, qui avaient campé pour la nuit à quelques distances, se trouvaient encore assez loin de la cité mais déjà sa grandeur semblait les écraser. Seuls deux d'entre eux, Syen et Amber, l'avaient visitée ; mais ils ne purent pour autant s'empêcher de laisser paraître des signes d'admiration.

Se dirigeant vers les massives portes Nord de SolaPiair, le groupe jetait furtivement des regards inquiets autour de lui, afin de repérer d'éventuels gardes en faction, à qui leur signalement aurait été révélé. Mais il y avait tant de gens qui entraient et sortaient qu'ils n'eurent en fait aucun problème pour passer inaperçus. La porte Nord de SolaPiair était essentiellement fluviale, mais des voies terrestres avaient également été aménagées pour les piétons.

La structure de la cité laissa pantois ceux qui ne l'avaient encore jamais vue : construite sur une forte colline artificielle sise dans une profonde cuvette, SolaPiair possédait trois niveaux ; celui sur lequel ils se trouvaient était le niveau intermédiaire, par lequel tout le monde devait transiter pour atteindre n'importe quel point de la ville. Ce niveau était réservé essentiellement aux habitations, aux marchands, colporteurs et auberges de toutes envergures. On y accédait par un très long et massif pont de pierre jeté en travers de la cité, dans lequel courait le fleuve Dyaspor lui-même, avant de rejoindre les méandres du niveau intermédiaire ; il n'était pas rare qu'en période de fortes pluies, le fleuve déborde et cause des inondations dans les quartiers en contrebas. Il régnait ici une atmosphère semblable à celle d'Akroïth, mais en encore plus cosmopolite. Des gens venus du monde entier se côtoyaient ici, criant pour proposer un prix, jouant des coudes pour pénétrer dans une boutique ou courant pour ne pas rater la bonne affaire. Tous les produits qu'il était possible de vendre et d'acheter se trouvaient ici rassemblés.

Les rues étaient larges et parfaitement pavées, d'une propreté presque surnaturelle. Des statues imposantes s'élevaient à intervalles réguliers, représentant des humains ou des animaux dans des poses avantageuses. Des pontons jalonnaient le fleuve Dyaspor, qui serpentait en travers de la rue circulaire, abritant des navires élégants, tant marchands que citadins ; de gigantesques bouches de pierres sculptées crachaient de temps en temps des embarcations, là où le fleuve passait sous terre, traversait la colline pour ressortir de l'autre côté, par la porte Sud. De gigantesques panneaux de verre sur lesquels étaient inscrites des indications et informations surmontaient les maisons les plus hautes ; sous les yeux éberlués des jumeaux, les mots changèrent soudainement afin de laisser place à d'autres. Le manège se répéta plusieurs fois avant que les Gardiens des Gemmes ne se décident à détacher le regard de cette installation tout à fait extraordinaire. à chaque intersection de rues, des signaux colorés indiquaient à quel moment les piétons devaient avancer et à quel moment ils devaient s'arrêter afin de laisser passer les véhicules. Sans ce procédé ingénieux, la circulation dans la cité aurait été impossible étant donné la densité de population et de mouvement.

Krysos et Beryl se penchèrent par-dessus le parapet du niveau intermédiaire afin de contempler ce qui se trouvait en contrebas : le niveau inférieur, ou bas-district, était quant à lui plongé dans une pénombre inquiétante. Les maisons qu'ils pouvaient apercevoir ne payaient pas de mine et il y avait peu de lumière. On y accédait par des escaliers pentus reliant le niveau intermédiaire et le bas-district. Amber leur raconta que ces quartiers étaient mal famés et abritaient la plus grande partie des brigands, gredins et coupe-gorges de Zyrconia. C'était un endroit tellement dangereux que même les soldats de l'Empire évitaient de s'y rendre, s'ils le pouvaient. Enfin, peut-être y avait-il là un soupçon d'exagération…

Levant alors les yeux, le groupe scruta les hauteurs de la ville, le sommet de la colline, sur lequel résidaient les nobles et la cour. De là, ils ne pouvaient voir que les tours les plus imposantes, que voilaient quelques nuages vagabonds. Le niveau supérieur, ou haut quartier, demeurait réservé aux citadins de haute naissance, et on y trouvait des jardins somptueux, des parcs tranquilles et des palais de toutes tailles. On ne pouvait s'y rendre que sur invitation ; les accès qui y menaient étaient scrupuleusement gardés.

Déambulant dans les rues bigarrées, le groupe d'aventuriers ne sut pas quoi faire dans un premier temps ; forcer le passage du haut quartier leur semblait une mission impossible. Il leur fallait en savoir plus sur la ville, sur la situation actuelle, sur la structure du palais impérial… Se jeter tête baissée dans les ennuis était la dernière chose à faire. Mais le gigantisme de la cité était tel qu'ils ne savaient où se diriger. Même Amber semblait un peu perdue, ce qui ne lui ressemblait pas. Elle tournait la tête dans tous les sens, espérant apercevoir un visage familier.

Finalement, Krysos prit la parole :

Nous devrions peut-être nous séparer afin de trouver des informations. Si nous nous donnions rendez-vous ici dans trois heures ? Cela laisse le temps de faire le tour du quartier.
— Tu crois que c'est une bonne idée de se séparer ? rétorqua Verdel, un peu inquiet. Si l'un de nous se perd…
— Il y a des indications tous les quelques mètres, je pense que ça ne devrait pas poser de problème, intervint Agata. De toute façon, il n'y a qu'une seule rue principale, même si elle est immense.
— Très bien, dans ce cas, tout le monde se disperse, conclut Krysos. Beryl, tu viens avec moi.

Beryl secoua la tête et saisit la main de Sappir qui ne réagit pas.

Tu veux… aller avec lui ? interrogea Krysos, un peu vexé.

Son frère acquiesça.

Ca ne te dérange pas, Sappir, de veiller sur lui ?

Le grand moine baissa les yeux sur Krysos, le visage toujours aussi vide d'expression que d'habitude.

Sa compagnie et sa conversation sont… plaisantes, répondit-il de son habituelle voix atone.

Krysos s'interrogea en regardant son frère et le géant côte à côte ; Beryl n'était plus à une bizarrerie près... La pensée que son frère puisse préférer la compagnie d'un étranger, même allié, à la sienne le gênait un peu, plus qu'il n'aurait osé l'avouer… Et qu'il puisse parler avec n'importe qui comme avec lui, cela l'énervait aussi au plus haut point. Mais Amber le regardait : il voulait l'impressionner et ce n'était pas le moment de passer pour un faible… Après tout, il se faisait peut-être des idées...

Très bien. Tu veilles sur lui, Sappir.

Le moine et Beryl s'éloignèrent alors dans la foule. Krysos regarda les autres se disperser un peu partout, rendant leur groupe invisible. Ne restait qu'Amber à ses côtés.

Tu veux… venir avec moi ?

La jeune femme sembla réellement peser la question.

Non… je préfère être un peu seule…

Et elle disparut à son tour. Krysos soupira, resta immobile pendant un petit moment au milieu des gens affairés qui le contournaient sans faire attention à lui, puis se perdit également dans la cohue, choisissant une direction au hasard.

 

http://gemminy0.wixsite.com/gemminy/lexique

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